L’agriculture se trouve au fondement des traditions franco-canadiennes autant en Acadie, qu’au Québec et en Ontario. Les femmes, particulièrement les femmes d’agriculteurs, ont joué un rôle essentiel dans la survie et la prospérité des fermes familiales. Un rôle peu étudié et peu mis en valeur. Néanmoins, les collections d’objets et les récits révèlent que les femmes au cours du XIXe et du XXe siècle ont pris part à quatre tâches principales autour de l’agriculture: le travail au jardin, les récoltes, la transformation des aliments et le soin des animaux.
Historiquement, les femmes se lançaient dans l'agriculture par la voie du mariage. Ce rapport social supposait aussi de façon implicite un « travail d’épouse » ou de femme d’agriculteur, qui consistait à s’occuper des tâches domestiques et de travaux agricoles sur la ferme sans rémunération ni statut de propriétaire.
Dans ces conditions, la reconnaissance de la contribution des femmes au fonctionnement de l’exploitation agricole se révélait difficile.
Au tournant des années 2000, les agricultrices ont été plus nombreuses à créer leur propre entreprise en démarrant des exploitations à petite échelle et des productions diversifiées.
Ces modes d’agriculture leur fourniraient l’occasion de s’éloigner des modèles agricoles traditionnels qui façonnent depuis longtemps les rapports entre les femmes et les hommes dans ce domaine, et qui s’incarnent notamment par l’unité familiale formée d’un couple.
Ces choix auraient aussi pour effet de favoriser la visibilité des femmes en agriculture, la reconnaissance sociale de leur apport et le développement d’une identité professionnelle autonome.
Depuis 2001, la relève agricole féminine tend à occuper une place plus grande au Québec, en Ontario et en Acadie.
On observe également que les femmes s’établissent en agriculture de manière moins traditionnelle que les hommes. Le transfert de fermes, apparenté ou non, c’est-à-dire dans le contexte familial ou à l’extérieur de celui-ci, demeure la porte d’entrée principale en agriculture.
Les femmes privilégient cependant le démarrage d’une nouvelle entreprise agricole au transfert de ferme dans une proportion de 44 % comparativement à 32 % pour les hommes.
À l’heure où l’industrie agricole est appelée à se renouveler et à diversifier ses pratiques pour assurer son avenir, en même temps qu’elle doit composer avec une population agricole vieillissante et une baisse constante du nombre d’exploitations, la relève féminine représente assurément l’une des clés essentielles de la poursuite du développement de l’agriculture québécoise, acadienne et ontarienne.
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du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes